vendredi 6 novembre 2009

LEZIGNAN-CORBIERES"Rien n'est normal" à la MAS

LEZIGNAN-CORBIERES"Rien n'est normal" à la MAS
© C. BOYER
A Lézignan-Corbières, rien ne va plus ! En tout cas, du côté de la "clinique les Genêts", la MAS, la maison d'accueil spécialisé accueillant des adultes lourdement handicapés. Le malaise social est perceptible au sein d'un personnel sous pression.





L'injonction de la DDASS, à propos de la vétusté des locaux de la M AS de Lézignan, a singulièrement mis la pression sur l'ASM, ce puissant organisme dirigé par Patrick Rodriguez qui gère, entre autres structures audoises, cet établissement-là, un bon millier de salariés, dont une cinquantaine sur le seul site des "Genêts" qui est habilité à accueillir 55 adultes handicapés. Aujourd'hui, force est de reconnaître que cette pression retombe sur le personnel, dont une partie est amenée – de manière provisoire, dès lundi 26 octobre – à intervenir

au sein d'autres structures gérées par l'ASM, où la moitié des malades sera également transférée. Permettant ainsi de poursuivre et terminer les travaux de réhabilitation entrepris depuis de si longs mois, et qui n'ont jamais été terminés à ce jour. Ce que réclame la DDASS. C'est ainsi que, depuis samedi, sur la quarantaine de salariés en CDI de la MAS de Lézignan, une vingtaine a reçu sa lettre de mutation, "la plus grande partie est mutée sur Limoux pendant la durée des travaux. Cette situation pourrait durer bien plus longtemps que les six mois évoqués oralement", précise un salarié de la MAS frappé, lui, comme neuf autres (ndlr : infirmière, aide soignant, agent de soin, aide médico-psychiatre, etc), par une mutation – elle – définitive : lettre recommandée à l'appui. Ces personnes sont mutées sur Durban, Carcassonne ou intègrent ce que l'on appelle le "pool Est", des salariés qui bougent régulièrement, en fonction des besoins, et par quinzaine. Pour eux, une situation difficilement acceptable : "Il (ndlr : le directeur de l'ASM) déplace temporairement une partie des effectifs, ce que nous comprenons, mais dans la réalité il profite de l'occasion pour muter définitivement un quart de l'effectif, une semaine seulement après l'injonction de la DDASS", insistent ces salariés désormais rassemblés en "collectif". Avec, en tout et pour tout, cinq jours pour prendre les dispositions nécessaires, "sans prendre le moindre égard en regard de l'ancienneté, en faisant fi nos droits, sans tenir compte qu'il y a des mères de famille..." Pourquoi un collectif ? "Pour se faire entendre, pour parler d'une seule voix, ce que fait la direction est trop brutal... Or, l'ASM a une convention collective, des accords d'entreprise, des règles de fonctionnement qui engagent autant le salarié que l'employeur. Aujourd'hui, nous sommes considérés comme des pions que l'on peut déplacer du jour au lendemain en faisant du chantage à l'emploi, en nous faisant peur avec une possible fermeture de l'établissement..." Et de s'interroger : "La direction minore sa responsabilité à propos de la vétusté des locaux. C'est de sa faute s'ils sont dans un tel état... Sa seule réponse, c'est de jeter l'opprobre sur tout le personnel avec une hypothétique plainte pour maltraitance, c'est de précariser notre situation, c'est – d'une certaine manière – de faire tomber des têtes avec de telles mutations arbitraires. C'est malheureux à dire, mais rien n'est normal à la MAS ! Nous, on a toujours signalé tout ce qui n'allait pas..." Et les salariés de montrer du doigt la direction, coupable à leurs yeux, "de maltraitance institutionnelle avec des locaux indignes. Cette maltraitance-là, elle, est avérée. En principe, pour avoir de bons ouvriers, il faut de bons outils, et ces outils nous ne les avons jamais eus. Nous, nous avons rempli notre mission..." Et de promettre d'alerter dès les prochains jours, la Médecine du Travail, la DDASS, le Conseil général, la direction du Travail et de l'Emploi, mais encore le Sous-Préfet, et "s'il le faut, le Parquet et le conseil des Prud'hommes".

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